Passer Noël à Marrakech, sous le soleil avec 25°C, c'était quand même mieux que de rester dans nos régions avec 7°C, sous la pluie. Nous sommes donc partis du 21 au 28 décembre, de l'aéroport de Lille : 3 heures et demie d'avion. Pas tellement le choix dans la date : un seul vol Lille-Marrakech par semaine, c'est le vendredi à 13h40.
Marrakech, connue sous le nom de "Perle
du Sud" ou "Porte du Sud" et de "Ville rouge"
ou "Ville ocre", se trouve au pied des montagnes de l'Atlas.
La ville fut fondée en l'an 1062 (an 454 de l'Hégire), par Abu Bakr Ibn Omar,
souverain et cousin de Youssef Ibn Tachfin.
Marrakech compte environ 909 000 habitants (recensement de 2012) répartis sur
une superficie de 230 km². C'est la quatrième plus grande ville du Maroc après
Casablanca, Rabat et Fès. La ville est divisée en deux parties distinctes :
la Médina ou ville historique (19 kilomètres d'enceinte) et la ville nouvelle
dont les quartiers principaux s'appellent : Guéliz et Hivernage.
Voici en rouge les endroits que nous avons visités, le plus souvent à pied, une fois en calèche et une fois en taxi (cliquer pour agrandir).
Notre riad
Le transfert était prévu
: en sortant de l'aéroport, Omar nous attendait avec sa pancarte "RIAD
SMARA". Une fois dehors, premier coup à l'estomac et au coeur :
les montagnes de l'Atlas à 85 km droit devant nous, waouh, que c'était
beau !
Après une petite demi-heure de route dans les encombrements et les rues
de plus en plus étroites, nous arrivions à notre riad situé
en plein coeur de la Médina, à 600 mètres de la place Djemaa
El Fna (plus ou moins un quart d'heure à pied, ça dépend
de l'affluence). On doit arrêter la voiture dans la rue Arset El Houta
(01) et finir à pied, le riad se trouve au "2 Derb El Ferrane".
Un "derb" est une ruelle (02), la porte en bois travaillé est
magnifique (03), et l'accueil chaleureux (04).
Un riad est une maison entièrement
fermée sur l'extérieur (pas de fenêtre), s'organisant autour d'un patio
central.
Notre riad compte 5 chambres que nous avons pu toutes visiter. Sur les 7 jours
que nous avons passés là, nous avons été les seuls
pensionnaires pendant 5 jours. Le 6ème jour, un deuxième couple
nous a rejoints, et le 7ème jour, c'était complet, mais nous en
avons profité pour repartir !
Nous avions les 4 membres du personnel pour nous tout seuls : Monique, la patronne,
Brahim, le serveur/homme à tout faire, et les 2 cuisinières/femmes
de ménage. Ils étaient vraiment aux petits soins, toute question,
tout problème était résolu dans les 5 minutes !
Notre chambre était pas
trop grande mais bien décorée, avec des rangements (05). Je l'avais
choisi à cause du lit à "baldaquin" (06), mais finalement
le voile nous gênait plutôt qu'autre chose pour regarder la télé.
Heureusement on n'était pas là pour ça !
Les murs de la salle de bains et la baignoire (07-08) étaient en "tadelakt"
: enduit de chaux à l'eau, brillant et imperméable, obtenu par polissage avec
un galet.
Au premier étage, un coin lecture (10-13) ; et au deuxième étage,
la terrasse, avec un solarium, une tente berbère, et des banquettes,
encore des banquettes, toujours des banquettes. Nous n'en avons pas tellement
profité car le matin, il faisait trop frais, et le soir, le soleil était
trop bas pour faire de belles photos (24-31).
Et un hammam que j'ai oublié de photographier,
mais nous l'avons essayé !
Au début, nous mangions dans le patio à côté de la
piscine (16-18), puis nous avons continué dans la salle à manger
(19-23) car il faisait un peu frais, c'était le mois de décembre
quand même !
Cliquer sur les photos pour visualiser. Vous pouvez cliquer sur "Diaporama" : dans ce cas, on peut augmenter ou diminuer la vitesse en cliquant sur + ou -
La médina constitue le cœur historique de la ville
de Marrakech. Elle s'étend sur une superficie de 600 hectares, elle est une
des plus vastes médinas du Maroc.
Les remparts (08) sont en pierres, terre et
chaux. Ils ont été construits au début du XIIe siècle à l’époque
du souverain Almoravide Ali Ben Youssef.
Ils furent à de maintes reprises percés de
nouvelles portes ("Bab" en arabe). Aujourd'hui, la hauteur des murailles
oscille entre 8 et 10 mètres et elles s'étendent sur une distance totale dépassant
les 19 kilomètres. La médina est inscrite sur la liste du patrimoine mondial
de l'Unesco depuis 1953.
La place Djemaa El Fna, ou Jemaa El Fna (13-14)
est un haut-lieu touristique qui attire de nombreux visiteurs venus pour assister
aux spectacles animés par les charmeurs de serpents, les dresseurs de singes,
les conteurs, les musiciens et d’autres artistes populaires (jeux, dessin au
henné, etc.). Vers 16 heures, on commence à dresser les tables, les baraques,
les roulottes pour le repas du soir, et on ne les enlève que vers 01
heure du matin (25-29), c'est folklorique !
Pour y aller le matin par le "Derb Dabachi" (01), un petit quart d'heure
suffit, les rues sont vides, mais le soir (15-16), il faut naviguer entre tous
les stands, les badauds qui s'arrêtent, les vélos qui zigzaguent
en klaxonnant, les mobylettes, les charrettes, ne pas se faire écraser,
le temps est multiplié par deux (surtout quand on a une journée
de marche dans les jambes)... Avec en plus les Marrakchi qui vous interpellent
sans cesse : "La place, c'est pas par là, c'est de l'autre côté".
"Oui, je sais, mais nous on ne va pas sur la place, on rentre chez nous".
Rentrer chez nous à 17 heures, alors que la vie commence seulement à
s'installer là-bas, ils ne comprennent pas, alors ils insistent : "Non,
il ne faut pas aller par là, c'est fermé !". Non mais, ils
ne nous prendraient pas un peu pour des gogols, par hasard ? Alors j'éclate
de rire, et je maintiens ma direction : "Non, c'est pas fermé, on
rentre chez nous". Mais c'est qu'ils font la tête hein ! Pas très
beaux joueurs, les Marrakchi...
La mosquée Koutoubia (03-06) est un édifice religieux
édifié au XIIe siècle et représentatif de l'art des Almohades. La
mosquée Koutoubia, ou "mosquée des libraires", fut débutée sous la
dynastie berbère des Almoravides en 1120, mais fut profondément remaniée à partir
de 1162 sous l'émir Almohade Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, et devint l'un des édifices
les plus caractéristiques de ce style. Son nom vient du fait qu'elle se situait
dans le souk des marchands de manuscrits.
Le minaret est plus tardif (achèvement en 1196), et plus décoré. Il est surmonté
de trois boules de cuivre doré qui symboliseraient les trois mosquées de l'Islam
: Kaaba (Mecque), Médine, et Al Qods. Il servit, entre autres, de modèle pour
la Giralda de Séville.
Le premier jour, on a essayé d'entrer dans la Mamounia (07) pour y faire des photos et déjeuner, mais il y avait 4 gardes à l'entrée qui nous en ont empêché ": "Le samedi et le dimanche, c'est réservé aux clients". Alors on y est retournés le lundi, mais on s'est toujours fait refouler à l'entrée. Cette fois, c'était : "Vous avez réservé ?" Ben non, vous nous aviez dit que lundi on pourrait revenir manger ! Alors tant pis, mais puisqu'apparemment on n'était pas assez bien pour eux, ils se passeront de nous ! On est allés déjeuner au café de France sur la place Djemaa El Fna. Et là c'était dégueulasse : portion congrue, plats gras, pas de vin, pas de dessert et personnel pas aimable... Ah, ils n'ont pas voulu de nous à la Mamounia, ben tant pis pour eux !!
Porte ancienne considérée comme une des plus importantes de la Médina, Bab Agnaou (Bab = porte en arabe), pourrait signifier "Porte du Bélier" (10). Cette porte est constituée de 4 arcs formés de demi-cercles parfaits et emboités les uns dans les autres. Autour des 4 arcs, on voit une belle frise décorative. Il s'agit d'un verset du Coran en écriture koufique (du nom de la ville de Koufa en Irak où elle a été créée). La particularité de cette écriture est qu'elle est très géométrique et se prête parfaitement à la décoration architecturale. L'origine de cette porte est incertaine, mais son décor sobre l'apparente aux monuments almohades du XIIIème siècle. La porte ancienne de Bab Agnaou s'appuie sur un long mur qui délimite une citadelle qu'on appelle "La Kasbah". Il s'agit d'une ville dans la ville qui contient la partie militaire et administrative de Marrakech. Une brèche dans la muraille à droite de la porte, permet le passage de la circulation des hommes et des voitures.
Les souks sont une véritable fourmilière. 40 000
artisans y travaillent chaque jour. Ils s'étalent sur des kilomètres
de ruelles tortueuses, ne cherchez pas à vous y retrouver, c'est impossible
!
On y trouve de tout : tissus, vêtements, djellabas, foulards, tapis, bijoux,
vanneries, poteries, lustres, lampes, babouches, articles en bois, cuir, cuivre,
patisseries, épices, herboristerie, parfums, cosmétique...
On se fait apostropher de partout : "Entre, Madame, juste pour le plaisir
des yeux". Si on se laisse faire, c'est foutu, difficile de sortir sans
rien acheter... Bien sûr, il faut marchander, c'est le jeu. Mais c'est
qu'ils jouent de moins en moins. Alors moi non plus. Le plus souvent, on est
passés sans s'arrêter, et sans rien acheter : trop long et trop
fatigant de discutailler.
Une mention particulière pour le souk des
teinturiers (07-08), où on peut voir les écheveaux de toutes les
couleurs.
Et pour le souk des tanneurs, recommandé par Coralie (09-20). On nous
avait dit : "Vous trouverez à l'odeur". Ben non, il a fallu
demander à Omar de nous y conduire et de nous attendre. Là on
est pris en charge par un guide immédiatement, on nous remet un "masque
à gaz berbère", c'est-à-dire un petit bouquet de menthe
pour pouvoir supporter les odeurs. Mais moi j'ai l'habitude avec mon purin d'orties,
alors c'est pas un petit souk des tanneurs qui va me faire peur...
Le traitement des peaux se déroule sur une vingtaine
de jours et se divise en 6 étapes :
Le traitement d’une peau depuis son passage au souk jusqu’à son exposition sur l’étalage des marchands peut prendre jusqu’à quatre mois. Quatre mois au cours desquels elle sera passée par les mains de dizaines d’artisans pour finir en pouf dans le salon, en babouches ou en sac à main.
A la suite de la "visite", passage obligé par la boutique, où là encore : "Non, Madame, je suis un artisan, je ne peux pas baisser les prix". Décidément, ils ont perdu le sens du commerce...
Le musée de Marrakech (02-06), situé à côté de la
medersa Ben Youssef, est un superbe palais établi sur une parcelle de 2 108
m² et doté d'un vaste et confortable patio de 709 m², typique de l'art
mauresque, transformé en musée privé et lieu d'accueil d'activités culturelles.
Cet ancien palais Mnebbi, demeure édifiée à la fin du XIXe siècle, a été restauré
et réhabilité en musée par Omar Benjelloun, qui était un grand collectionneur
et mécène marocain. Le musée de Marrakech est financé et géré par la fondation
Omar Benjelloun.
Au rez-de-chaussée sont exposés des objets de cuivre martelé, armes et bijoux
berbères et des vêtements. Les objets sont encore utilisés et portés dans les
montagnes.
Le salon du premier étage est d'un décor hispano-mauresque et des meubles de
cèdre.
Edifiée au XIIe siècle, la Qoubba almoravide (01) pourrait être le bassin aux ablutions d'une mosquée primitive. Elle est considérée, pour l’extraordinaire décor de sa coupole, comme l’un des sommets de l’art musulman. C’est aussi le seul témoignage de l’art des Almoravides dans leur capitale, Marrakech. Elle est située en face de l'entrée de la mosquée Ben Youssef et à quelques mètres du Musée de Marrakech.
La medersa Ben Youssef (01-12) a été
fondée par le sultan Abu al-Hassan. La structure actuelle de cette école coranique
fut édifiée vers 1570 par les saâdiens et restaurée en 1950. Elle est
l'œuvre du sultan saadien Abdellah Al Ghalib qui en acheva la construction en
1564-1565.
Le nom Ben Youssef vient du sultan almoravide Ali Ben Youssef.
Avec son plan qui affecte un quadrilatère
d'une superficie de 1680 m², ses 132 chambres, son grand patio et sa salle de
prières, la medersa fut durant plus de 4 siècles un foyer d'accueil pour 900
étudiants non originaires de Marrakech, en soif de connaissance dans diverses
sciences, en théologie notamment. Les cours avaient lieu, non pas au sein de
la medersa elle-même comme on pourrait le croire, mais à la mosquée Ben Youssef
toute proche. La medersa était en fait une sorte de "cité universitaire" dans
laquelle les étudiants logeaient, vivaient et révisaient leurs cours. La salle
de prières leur servait pour l'accomplissement du devoir religieux.
Zellige, marbre, plâtre et bois, 4 matériaux ont été utilisés pour revêtir les murs et conférer à la medersa un décor sobre mais riche.
Le zellige ou céramique murale polychrome couvre les jambages des murs, les vestibules, les escaliers et quelques-unes des chambres d'étudiants. Les couleurs sont douces avec une prédilection pour le bleu, le marron clair, le vert, le blanc et le noir. Au dessus des panneaux de zellige court une frise en céramique noire ciselée en technique de champlevé reproduisant des décors en calligraphie rehaussés de dessins floraux.
Le marbre couvre le sol du patio central et orne les côtés de l'entrée de la salle de prières. Huit grandes colonnes, dont les quatre centrales en marbre massif de Carrare, supportent la coupole de la salle de prières. Leurs châpitaux, finement décorés, portent des inscriptions à la gloire du fondateur.
Le plâtre orne les murs des vestibules, du patio central, des galeries latérales et de la salle de prières. Il est décliné de diverses façons : tantôt reproduisant un décor floral, tantôt un décor géométrique, tantôt des stalactites ou encore des pommes de pin ou des calligraphies de style coufique.
Le bois surplombe l'ensemble du décor. Il revêt les plafonds des chambres, des vestibules et les 2 grandes coupoles. Il est également utilisé pour les portes, les linteaux, les consoles, les balustrades et les moucharabieh des chambres d'étudiants donnant sur le patio central. Sculpté, découpé ou peint, le bois porte des décors géométriques, floraux ou calligraphiques.
Le 16 juillet 1999, le Ministère de la Culture a confié à la fondation Omar Benjelloun la restauration et la gestion du monument. Les travaux de restauration ont duré de 1999 à 2002. Au préalable, des études ont été commandées à des spécialistes en restauration du bois, du plâtre et en archéologie médiévale.
Les 2 chambres reconstituées (07-08) illustrent,
par leur ameublement, ce que fut le mode de vie à l'intérieur de la medersa
Ben Youssef, que ce soit un étudiant d'origine rurale ou un étudiant citadin.
On y trouve les mêmes éléments, dont la facture peut varier (par exemple
certains objets en poterie ou en terre cuite dans la chambre de l'étudiant d'origine
rurale sont en céramique ou en bronze chez l'étudiant citadin) :
Après avoir arpenté la medina à
pied le premier jour pour faire connaissance, nous avons pris une calèche
le deuxième jour pour nous conduire au Jardin Majorelle et visiter un
peu la ville. Ca nous a donné des idées pour continuer notre visite
le troisième jour.
Notre guide, Hamid, nous a conduits au Jardin de Majorelle, en dehors des remparts,
nous a attendus 3/4 heures pendant notre visite, puis nous a emmenés
à travers Marrakech : Gueliz (la nouvelle ville), la kasbah, la medina.
Le jardin Majorelle est un jardin botanique touristique
de Marrakech au Maroc.
En 1919 le peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) (fils du célèbre ébéniste
artiste décorateur Art nouveau Louis Majorelle de Nancy) s'installe dans la
médina de Marrakech (alors sous protectorat français) dont il tombe amoureux
des lumières, des couleurs, des odeurs, des bruits, de l'architecture, des habitants,
des souks, des kasbahs d'argile…
En 1922 il achète une palmeraie en bordure de celle de Marrakech et en 1931,
il fait construire par l'architecte Paul Sinoir sa villa style Art déco d’une
étonnante modernité, inspirée de Le Corbusier. Il y aménage son habitation principale
au premier étage et un vaste atelier d'artiste au rez-de-chaussée pour peindre
ses immenses décors.
Amoureux de botanique, il crée son jardin botanique autour de sa villa, structuré
autour d'un long bassin central, avec plusieurs ambiances variées, planté d'une
végétation luxuriante où se nichent des centaines d’oiseaux. Ce jardin est une
œuvre d'art vivante en mouvement, composé de plantes exotiques et d'espèces
rares qu'il rapporte de ses voyages dans le monde entier : cactus, yuccas, nénuphars,
nymphéas, jasmins, bougainvillées, palmiers, cocotiers, bananiers, bambous…
et orné de fontaines, bassins, jets d'eau, jarres en céramique, allées, pergolas…
En 1937 l'artiste crée un bleu outremer à la fois intense et clair : le bleu
Majorelle, dont il peint les murs de sa villa, puis tout le jardin pour en faire
un tableau vivant qu'il ouvre au public en 1947.
Suite à un accident de voiture, Majorelle est rapatrié à Paris où il disparaît
en 1962. Le jardin est alors laissé à l'abandon.
Yves Saint Laurent et Pierre Bergé découvrent le
Jardin Majorelle en 1966, au cours de leur premier séjour à Marrakech.
C’est en 1980 qu'ils achètent le jardin Majorelle et le sauvent ainsi d’un projet
de complexe hôtelier qui signifiait sa complète disparition. Les nouveaux propriétaires
décident d’habiter la villa de l’artiste, rebaptisée Villa Oasis, et entreprennent
d’importants travaux de restauration du jardin pour "faire du jardin Majorelle
le plus beau jardin – celui que Jacques Majorelle avait pensé, envisagé".
L’atelier du peintre est transformé en un musée berbère ouvert au public et
dans lequel les collections personnelles d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé
sont exposées.
Décédé le 1er juin 2008 à Paris, les cendres d’Yves Saint Laurent ont été dispersées
dans la roseraie de la villa Oasis et un mémorial, composé d’une colonne romaine
ramenée de Tanger posée sur un socle où une plaque porte son nom, a été construit
dans le jardin ; les visiteurs peuvent ainsi se souvenir de lui et de son œuvre.
Des systèmes d’irrigation automatique qui adaptent la répartition de l’eau selon
les heures de la journée et les besoins spécifiques de chaque plante sont installés
et la flore du jardin est augmentée de 135 espèces en 1999 à 300 aujourd’hui.
Aujourd'hui, le jardin, entretenu par une vingtaine de jardiniers, est devenu
une attraction touristique des plus importantes de Marrakech. Il reçoit chaque
année plus de 600 000 visiteurs.
Le 27 novembre 2010, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma a inauguré
l’exposition "Yves Saint Laurent et le Maroc" en même temps que se
créait la rue Yves Saint Laurent.
Le jardin, qui se déploie sur moins d’un demi-hectare aujourd’hui, se découvre selon un parcours prédéfini. En même temps que les collections d’arbres et de plantes exotiques, paysagées pour mettre chacune en valeur, la promenade laisse voir les différentes architectures, dont la villa-atelier du peintre transformée en musée, toutes rehaussées de couleurs vives dominées par le "bleu Majorelle", les bassins, chemins d’eau et fontaines qui en font un havre de fraîcheur. Le son délicat de l’eau qui s’écoule accompagne le chant du bulbul des jardins (espèce de passereau) et le pépiement des nombreuses autres espèces d’oiseaux présentes qui y ont trouvé un véritable éden : merles noirs, moineaux domestiques, rouges-gorges, mésanges charbonnières, fauvettes, bergeronnettes grises, tourterelles…
C'est dans l'ancien atelier de Jacques Majorelle qu'a été inauguré le 3 décembre 2011 le Musée Berbère. Il présente un panorama de l'extraordinaire créativité de ce peuple, le plus ancien de l'Afrique du Nord. Du Rif au Sahara, plus de 600 objets (bijoux, armes, cuirs, vanneries, tissages, tapis...) attestent de la richesse et de la diversité d'une culture toujours vivante. La scénographie, conçue spécifiquement autour de la collection, les sons, la musique, les photographies et les films transportent le visiteur dans un Maroc berbère qui reste à découvrir.
L’exposition s’articule autour de trois sections :
Les objets invitent au voyage à travers l’art berbère des régions rurales du Maroc. Ils témoignent de la riche diversité et de la créativité de cette culture.
* Vie domestique et savoir-faire (02-05)
Les
objets attestent ici de la riche diversité des savoir-faire berbères. La variété
des réalisations artisanales s’exprime dans le travail du bois, du cuir, de
la poterie et de la vannerie. Dans les objets domestiques du quotidien ou de
fête, comme dans les objets rituels, les décors géométriques dominants sont
parfois associés à des représentations anthropomorphiques.
* Parures et bijoux (06-09)
Les
parures sont l’expression de l’identité tribale et du statut social de la femme
qui les porte. Elles sont aussi une forme d’épargne disponible selon les aléas
économiques d’une société paysanne. Elles ont en commun d’être réalisées en
argent selon trois techniques et décors propres à chaque région : moulage, ciselage
et filigrane, puis émaillage, niellage, gravure et sertissages de cabochons
de couleur. C’est le domaine d’artisans bijoutiers remarquables, souvent itinérants.
Les colliers sont composés par les femmes qui associent, selon un mode propre
à leur région, ambre, corail, amazonite et éléments d’argent. Autant de matériaux
et de formes symboliques aux vertus prophylactiques.
* Costumes et apparat (10-13)
Du
Rif au Sahara, les groupes berbères, sédentaires ou nomades, manifestent un
goût très affirmé pour l’apparat. Vêtements, parures et accessoires attestent
de leur identité. Dans le cadre d’un système très codifié, tissages, couleurs,
motifs propres à chaque groupe, hommes et femmes berbères créent leur "habit
de fête". C’est ainsi que lors de grands rassemblements – mariages, moussems
– ce n’est pas l’uniformité qui s’offre au regard, mais une chaleureuse et exubérante
variété de silhouettes.
Les photos étaient interdites à l'intérieur, je me suis servie de celles qui sont sur le site, c'était tellement beau que ç'aurait été dommage de ne pas voir ça.
Les tombeaux des Saâdiens datent de l'époque du grand sultan Moulay Ahmed Saadi (1578-1603), surnommé el Mansour (le Victorieux) puis el Dhahbî (le Doré). Au début du 18ème siècle, le sultan Moulay Ismaïl décida de faire disparaître toute trace de la magnificence de la dynastie saâdienne en demandant la destruction de tous les vestiges. Cependant, il n’osa pas commettre le sacrilège de détruire les mausolées royaux, il les fit entourer d’une haute enceinte pour qu’on ne puisse y accéder qu'en passant par la mosquée. Le secret de cette nécropole demeura bien gardé par quelques initiés, car ce n'est qu'en 1916 qu'une observation aérienne révéla l'existence d'une curieuse cour close de murs élevés et que les tombeaux furent ainsi redécouverts. En 1917, ils furent restaurés par le service français des Beaux-arts et des Monuments Historiques qui aménagea également un accès à la nécropole pour les non-musulmans.
- Le Jardin-cimetière
L'étroit et sombre passage qui permet désormais l’accès aux tombeaux par les
non-musulmans débouche sur un jardin-cimetière, véritable havre de paix, planté
de palmiers, de roses trémières, de bougainvillées et d'hibiscus.
La nécropole comprend deux mausolées, la koubba et le mausolée principal, construits de part et d’autre du jardin. Ces mausolées frappent par l’alternance des murs blancs et des matériaux finement travaillés : dentelle de stuc, plafonds et poutres en cèdre sculpté.
- La Koubba de Lalla Messaouda
Le plus ancien mausolée de la nécropole se trouve au milieu du cimetière. Cette
koubba fut construite par le quatrième sultan saâdien, Moulay Abdallah, surnommé
Abdallah el-Ghalib, pour abriter la tombe de son père, Mohamed Cheikh, mort
en 1557. Abdallah el-Ghalib régna de 1557 à 1574, et fut enterré dans la koubba
en 1574.
Sous le règne du sixième sultan, Ahmed el-Mansour
(1578-1603), l'édifice, de forme carrée, connut des travaux d’agrandissement
et d'embellissement : la koubba fut dotée au sud d’une grande salle couverte
d’un plafond de cèdre au décor inachevé et, à l’est et à l’ouest, de deux loggias
dont les portiques sont soutenus chacun par deux colonnes de marbre blanc surmontées
de coupoles à muqarnas (décorations en nids d'abeille) et de linteaux en bois
de cèdre. Le sultan y fit inhumer son père et, en 1591, sa mère vénérée, Lalla
Messaouda, ainsi que son frère. Le mausolée est ainsi connu comme la "Koubba
de Lalla Messaouda".
- Le Mausolée d'Ahmed El Mansour
Le mausolée principal, situé à gauche en entrant dans le cimetière, fut construit
par Ahmed El Mansour qui le destinait à recevoir plus tard sa dépouille royale.
Ce mausolée comprend trois salles funéraires : la Salle du Mihrab, la Salle
des Douze Colonnes, qui abrite la tombe du sultan Ahmed el Mansour et la Salle
des Trois Niches.
La Salle du Mihrab
La première salle du mausolée est la Salle du Mihrab. La salle, servant
de mosquée, possède en effet un riche mihrab (niche pour les prières, tournée
vers la Mecque). La salle du mihrab s'ouvre par un oratoire divisé en trois
nefs par quatre colonnes de marbre blanc. La salle n'abrite que des tombes
d'enfants ainsi que des tombes alaouites ajoutées à partir du XVIIIe siècle,
en particulier celle du sultan Moulay Yazid, mort en 1792. Une porte finement
ouvragée permet le passage dans la Salle des Douze Colonnes.
La Salle des Douze Colonnes
La salle la plus prestigieuse est la salle médiane, dite Salle des Douze
Colonnes, qui abrite la tombe du sultan Ahmed El Mansour. La salle comporte
douze colonnes en marbre de Carrare soutenant un plafond en coupole fait
de bois de cèdre sculpté et doré, décoré de grands arcs cintrés à muqarnas.
Les douze colonnes sont groupées en quatre
groupes de trois colonnes formant un carré central où se trouvent les tombes
les plus importantes.
Les trois tombeaux situés dans le carré
central abritent les sépultures du sultan Moulay Ahmed, surnommé el Mansour
(le Victorieux), mort de la peste en 1603, de son fils Zidane et de son
petit-fils ; les autres membres de la famille reposent au pied des murs.
Les sépultures sont en marbre de Carrare, et ornées d’inscriptions et d’arabesques.
La Salle des Trois Niches
La troisième salle, dite Salle des Trois Niches, est creusée de trois niches
; c'est une salle richement décorée et couverte d’une succession de plafonds
en bois de cèdre. Elle réunit les tombes des enfants, des femmes et des
concubines des princes.
- La Cour du Mausolée Principal
Dans la cour du mausolée principal se trouvent les tombes des soldats et des
serviteurs les plus fidèles qui reposent sous de simple pierres tombales.
La place des Ferblantiers est au sud de la médina
de Marrakech, dans la Mellah, l’ancien quartier juif de la ville, juste à côté
du palais de la Bahia, du Palais El Badii et de la Mosquée de la Kasbah. Comme
son nom l'indique, on trouve, tout autour de la place, des ateliers où
l'on travaille le fer blanc. Cette place petite par sa taille est très animée,
on y entend le bruit des marteaux forgeant le fer à longueur de journée.
Aujourd’hui, quelques magasins y persistent, surtout de lampes en métal ou de
plateaux pour servir le thé.
C'est là qu'on a trouvé un restau sympa, le Cosy Bar, avec une
terrasse panoramique abritée qui permet d'avoir une vue générale
sur la place, le Palais Badii et les cigognes. C'est en sortant de ce restau
que je suis tombée et que je me suis foulé la cheville, mais bon,
on est là pour visiter, je ne me suis pas rendu compte de la gravité,
c'est pas ça qui allait nous empêcher de continuer, non ?...
Le palais El
Badi a été édifié entre 1578 et 1603 par le sultan saâdien Ahmed Al mansour
Dhahbi pour célébrer la victoire sur l'armée portugaise, en 1578, dans la bataille
des Trois Rois. Les matériaux les plus riches furent utilisés pour décorer les
360 pièces du complexe princier. Son nom, qui signifie "Palais de l'Incomparable",
lui allait parfaitement.
Aujourd'hui, il ne reste qu'une immense esplanade creusée de jardins, plantée
d'orangers et entourée de hauts murs. En effet, en 1696, le sultan alaouite
Moulay Ismaïl a pris ce qu'il y avait de plus riche dans ce palais pour construire
la ville impériale de Meknès.
De nombreuses cigognes nichent sur les hauteurs du palais.
Le palais de
la Bahia (le palais de la belle) date d'environ 1880. Il a été construit pour
le grand vizir Ahmed ben Moussa (nommé Ba Ahmed), il comporte 150 pièces et
sa construction a duré 7 années. Le palais est d'un seul niveau, son premier
propriétaire était impotent et ne pouvait monter des escaliers.
Les chambres sont richement décorées, les jardins et les patios sont particulièrement
beaux.
Seule une petite partie du palais se visite, car la famille royale séjourne
parfois dans le palais. Les jardins se visitent, ils couvrent plusieurs hectares.
Le palais est en fait un assemblage d'anciennes demeures, ce qui lui donne un
aspect diversifié.
La scène finale du film "Cent mille dollars au soleil" confrontant Jean-Paul
Belmondo et Lino Ventura a été tournée dans la cour intérieure du palais.
Le musée Dar Si Saïd ("dar" veut dire "maison") est entièrement consacré à l'artisanat marocain du bois. Jadis une grande demeure construite à la fin du XIXe siècle par Si Saïd, frère de Ba Ahmed, chambellan du sultan Moulay Hassan Ier et grand vizir de Moulay Abdelaziz, pour lui servir de résidence, Dar Si Saïd a été aménagé en musée en 1932 par l’Administration des Beaux Arts. L'essentiel des collections de ce musée régional provient de Marrakech et du sud. Il s'agit d'ensembles homogènes de boiseries, de bijoux du sud, de poteries et céramiques, d'armes, costumes et une riche collection de tapis et tissages du Sud, et quelques pièces archéologiques dont la cuve en marbre du début du XIe siècle.
Nous avons consacré les 3 premiers jours à arpenter la ville à pied, en calèche, ou en taxi. Et les 3 autres jours en excursion loin de Marrakech, car il y a de bien jolies choses aux alentours aussi. Pour cela, le riad nous avait réservé la voiture et le chauffeur : comme nous étions contents d'Omar qui était venu nous chercher à l'aéroport, nous avons demandé qu'il continue de nous conduire. Nous sommes allées voir Ouarzazate, la vallée du Zat et les cascades d'Ouzoud. Cliquer sur la carte pour agrandir.
200 km au sud-est
de Marrakech par des routes sinueuses de montagne, nous avons mis 5 heures pour
y arriver, en comptant les différents arrêts pour faire des photos,
et à l'occasion acheter des souvenirs aux marchands sur le bord de la
route. Le décor devient de plus en plus sauvage et aride, puis la neige
arrive avant le col du Tichka (2260m d'altitude), on aurait pu la toucher !
Ouarzazate est le chef-lieu de la province du même
nom. Surnommée "la porte du désert", Ouarzazate évoque à la fois les
contreforts sud du Haut Atlas et la proximité du désert. Ses innombrables kasbahs
en pisé, des montagnes et plaines arides, des vallées et oasis verdoyants, des
palmeraies et des villages de terre rouge ou ocre font le charme de cette région
et lui donnent son attrait touristique. Le symbole de la ville est la kasbah
de Taourirt qui a appartenu au Glaoui, elle aurait été bâtie vers le milieu
du XVIIIe siècle. Elle est représentée dans les nouveaux billets de 50 dirhams
et jouxte la médina. Sinon la ville de Ouarzazate est juste une grande ville,
nous n'y sommes pas restés.
(Le pisé est un système constructif en terre
crue, comme la bauge ou le torchis. On le met en œuvre dans des coffrages, traditionnellement
appelés banches. La terre est idéalement graveleuse et argileuse, mais on trouve
souvent des constructions en pisé réalisées avec des terres fines).
Inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité, le
ksar des Ait Ben Haddou est une forteresse posée au sommet d'une colline. Elle
domine le haut-plateau qui va vers Ouarzazate au sud, et qui s'élève vers la
route de Marrakech, par le col de Tichka, au Nord.
Un ksar est un village fortifié. Cela explique sa taille, l'épaisseur de ses
fortifications. Les murs sont en pisé, décorés de motifs géométriques, faits
avec des petites pierres recouvertes de terre.
Au pied de la colline coule l'oued Maleh (09), dont le nom veut dire "rivière
salée". Ses eaux sont en effet tellement chargées en sel qu'elles sont impropres
à la consommation, et les familles vivant dans le village sont ravitaillées
par camion citerne.
Nous avons déjeuné au pied
de la kasbah dans le restaurant "La Rose des Sables" (02-06) : un
tajine comme d'habitude. Et dans la kasbah nous avons trouvé un café
(12-13) avec un nom qui rappellera quelque chose à certains (à
une lettre près)...
Avec ses paysages magnifiques au coeur du désert,
sa diversité ethnique et une lumière exceptionnelle, Ouarzazate s’est transformée
en une Cité du Cinéma avec l’installation de 3 studios cinématographiques. D'ailleurs
la ville est aussi surnommée "Ouarzawood".
Des réalisateurs reconnus mondialement sont
en effet venus à Ouarzazate pour tourner des scènes de leur film, profitant
des décors naturels de la région et d’une main d’oeuvre bon marché pour recruter
des milliers de figurants.
Dès 1954 l’industrie cinématographique s’était emparée des lieux pour y tourner
“Ali Baba et les 40 voleurs”, un film de Jacques Becker avec l’inoubliable Fernandel.
Ouarzazate sert depuis de décor à de nombreux films, courts métrages, téléfilms
ou spots publicitaires tournés dans des paysages magnifiques.
Parmi les films les plus connus on pourra citer : Lawrence d'Arabie (1962),
L'homme qui en savait trop (1956), Cent mille dollars au soleil (1964), Banzaï
avec Coluche(1983), Le diamant du Nil avec Michael Douglas (1985), Tuer n'est
pas jouer (1987), La Dernière Tentation du Christ (1988), Un thé au Sahara de
Bernardo Bertolucci avec John Malkovich (1990), Kundun de Martin Scorsese (1996),
Gladiateur de Ridley Scott avec Russel Crowe (1999), La Momie (1999), Astérix
et Cléopâtre d’Alain Chabbat avec Gérard Depardieu (2000), La Passion du Christ
de Mel Gibson (2004), Kingdom of Heaven de Ridley Scott avec Orlando Bloom (2004),
Babel avec Brad Pitt et Cate Blanchett (2006), Indigènes avec Jamel Debbouze
(2006), La colline a des yeux d'Alexandre Aja (2006), Prince of Persia avec
Jake Gyllenhaal (2010)...
Le tournage des films à Ouarzazate est à l’origine de la création de milliers
d’emplois. On considère que près de 100 000 personnes, figurants, techniciens
mais également hôteliers, commerçants ou artisans vivent directement ou indirectement
de l’industrie du Cinéma.
Nous avons visité les Studios Atlas créés en 1983, à environ 3 kilomètres
à l’ouest de Ouarzazate : l'endroit et l'envers du décor. Deux pharaons
en gardent l'entrée.
Cliquer pour voir le plan des studios
A une cinquantaine de kilomètres de Marrakech en
direction de Ouarzazate se trouve la Vallée du Zat, avec son oued bordé de cultures
en terrasses avec des peupliers, figuiers, oliviers, lauriers et genévriers.
Dans le village de Tighdouine, le souk hebdomadaire
a lieu le mercredi, ça tombe bien, on y est justement allés un
mercredi ! Plein de photos typiques des souks : maréchal ferrand (07-08),
carcasses de viande (09-11), fruits et légumes (12-13). L'ossature d'un
hammam en osier (03), qu'on recouvrira ensuite d'argile pour pouvoir assurer
son hygiène personnelle à la maison.
Plus loin, la vallée du Zat est accessible
par un chemin de muletiers, ça tombait bien pour moi, j'ai pu me faire
transporter à dos d'âne (14-26).
Jusque chez l'habitant où on nous a servi le thé à la menthe,
puis nous avons pris le repas en toute simplicité : une salade marocaine,
un tajine au poulet, et tenez-vous bien... un couscous ! (j'ai cru que c'était
une blague) et des fruits.
C'est là qu'Omar nous a préparé
le thé, il savait faire (28-33), puis il nous a montré comment
faire des boulettes (34-36), mais décidément, j'arrive pas à
faire complètement dans le "couleur locale", j'en suis restée
à la fourchette.
Puis retour au village sur une autre monture (37-38), et bien sûr quelques
oliviers sur la route avant de partir (41-42)
Les cascades d'Ouzoud sont situées à plus de 150
km au nord-est de Marrakech, sur la route de Fès, soit 2h30 environ.
Elles comptent parmi les plus beaux sites du Maroc.
Les multiples petits cours d'eau de l'oued Ouzoud (25 au total) s'élancent du
haut en éventail par 3 ressauts (01-09).
Hautes d’environ 110 mètres, ses eaux rebondissent sur plusieurs paliers et
projettent dans l’air de fines gouttelettes. Les cascades sont donc en quasi
permanence soulignées d’un bel arc en ciel (36-39).
A l’arrivée à Ouzoud, on laisse la voiture au parking et on doit dépasser
les nombreuses gargotes, échoppes de souvenirs pour arriver à la descente
que l'on prend en suivant un chemin parsemé d’oliviers ("ouzoud" veut
d'ailleurs dire "olivier" en berbère). On trouve même un camping
à mi-chemin ! Jalal, notre guide, m'aide pour les passages glissants
en me tenant la main, il ne manquerait plus que je me foule l'autre cheville,
j'avance prudemment.
Arrivé au pied des cascades (09-11), on peut traverser la rivière en empruntant
le pont en bois ou, moyennant 20 dirhams (2 euros), l’une des petites embarcations
baptisées avec humour "Le France", "Le Phocéa" ou encore
"Le Titanic". Là, Jalal prend les commandes (12-21) pour nous
emmener presque sous les chutes : ça fait du bien de se faire éclabousser
par quelques embruns. Puis il prend notre appareil photo pour immortaliser la
scène, et clic ! (22-24).
On revient de l'autre côté, là on voit les autres bateaux
qui vont s'aventurer sous les chutes comme nous et ensuite, on remonte, en admirant
au passage l'arc-en-ciel, de plus en plus beau. On est soumis à toutes
les tentations : "Tu veux monter sur le cheval ? (41) Tu veux acheter mes
belles babouches, la Gazelle ?". On croise les quelques derniers singes
magots qui restent à Ouzoud (46-52), et on arrive enfin au restaurant
où on peut déguster le tajine (53-54) qu'on avait choisi avant
de descendre : au mouton, pour une fois. Ouf, il était temps, on avait
faim !
Les macaques berbères ou magots des cascades d'Ouzoud
sont une espèce de macaques au poil beige en voie d'extinction, aujourd'hui
protégée : seulement 80 singes, de près de 70 cm, vivent sur les deux rives
des cascades. Ils sont craintifs mais aussi chapardeurs, ils sont particulièrement
attentifs aux reliefs de méchoui, de mouton ou de coca abandonnés par les touristes.
D'ailleurs des pancartes mettent en garde les touristes sur le respect de la
nature et des singes (52).
Le jour du retour est arrivé, notre avion
décolle à 06H45, il faut donc être à l'aéroport
à 5 heures. Brahim nous a servi le petit-déjeuner à 4 heures.
C'est toujours notre chauffeur Omar qui est venu nous chercher au riad, mais
avec sa voiture personnelle cette fois, car la voiture de la société
devait d'abord aller chercher des personnes en boîte, mais on ne savait
pas à quelle heure ils allaient sortir. Ils n'ont pas compris que c'est
plus important de conduire des clients à l'aéroport à une
heure précise plutôt que d'aller rechercher des pochtrons en boîte,
non ? Merci Omar !
Puis nous avons fait une escale à Metz avant d'atterrir à Lille
à 13 heures (heure locale, donc 12 heures à Marrakech) : 5 heures
pour revenir.
Et voilà, c'est fini. Malgré ma petite mésaventure, ce voyage restera un très beau souvenir : soleil, douce chaleur, ambiance, riad, visites, décors splendides.
Et si vous voulez revoir le séjour de Coco à Marrakech en juin 2009, c'est ici. :)