Antalya 2013

Du 21 au 28 octobre : le seul vol direct Lille-Antalya, c'est le lundi, et c'était le dernier vol de la saison. Nous en avons profité et nous avons eu bien raison ! Très beau temps, soleil, en tee-shirt tout le temps, alors qu'ici c'était tout gris, moche, avec la tempête.
Voici la carte du Sud de la Turquie, avec ce que nous avons visité entouré en rouge. Pour avoir un ordre d'idée, d'Antalya à Kekova, il y a environ 160 km (3 heures de route). Cliquer pour agrandir.

 

Notre hôtel

Nous ne l'avons pas choisi pour le luxe, loin de là (chambre et salle de bains petites, wifi dans la cour), mais pour sa situation en plein dans la vieille ville, pour être sur place, et pour la qualité de son accueil. Sylvie, notre hôtesse est une française mariée à un Turc, elle parle turc, français, anglais, et allemand. Nous avons pu nous expliquer très facilement (elle est très bavarde), et elle a pu nous réserver des excursions ou des taxis.

 

Kaleici, la vieille ville d'Antalya

Antalya est une grande ville touristique au sud de la Turquie, située sur la "Riviera turque", encadrée par les chaînes Taurus. Dotée de nombreuses plages, elle jouit d'un climat très tempéré. Elle fut construite par le roi de Pergame, Attale II, en 150 av. JC, d'où son nom d'Attaleia, puis d'Antalya. Elle fut annexée à l'Empire Romain en 133 avant JC. En 130 après J.C, lors de la visite de l’empereur romain Hadrien, un arc de triomphe est construit en son honneur. Puis les Byzantins et les Seldjoukides occupèrent la ville avant qu'elle ne tombe sous la loi ottomane. Antalya fut une colonie italienne jusqu'en 1921, quand les alliés se partagèrent la Turquie après la Première Guerre Mondiale.

Kaleici (prononcer "Kaléichi") est la vieille ville ottomane d'Antalya, on peut déambuler sans problème à pied, d'autant plus que les rues sont étroites et beaucoup sont piétonnes. Sur le plan ci-dessous, les endroits que nous avons visités sont soulignés ou encadrés en bleu.

Add-on en 2021 : après quelques recherches sur le quartier de la Pension Sibel, je me suis rendue compte sur Tripadvisor qu'ils ont entrepris des travaux sur le Kesik Minaret (30-32) et qu'il est maintenant entouré de palissades pour le restaurer ! Il n'est plus tronqué mais il garde son nom, et difficile de trouver des explications, de nouvelles photos. Je suis donc allée sur Google et j'ai téléchargé ça dans Street View : le point rouge à gauche, c'est l'endoit où nous avions nos habitudes à la Villa Verde (voir 33-34). Ca a bien changé, et c'est beaucoup plus triste avec les palissades, elles sont hautes, ça bouche la lumière et la vue !

 

Le Parc Karaalioglu

Le Parc Karaalioglu se trouve au sud de la vieille ville, à 5 minutes à pied de notre pension (voir plan ci-dessus). C'est un charmant parc ombragé qui longe le bord de mer, très calme et reposant : on surplombe la plage avec les montagnes du Taurus au fond (01-02), le port avec ses nombreux bateaux qui partent pour des ballades (03-06), l'eau d'une transparence exceptionnelle (07-10). Les statues (11-12 ; 23-25 ; 32-33), les sculptures (18-19), les bancs pour se reposer (13), les terrasses interminables pour se rafraichir (14-16 ; 20-22), les jeux pour enfants ou pour adultes (26-31)...

 

Le Musée Archéologique d'Antalya

Le Musée archéologique se trouve à environ 3 kilomètres de la cité : on a pris le tram qui fait le tour de la vieille ville (voir plan ci-dessus), le musée se trouve au terminus. Les œuvres sont exposées dans l'ordre chronologique dans 13 salles d’exposition et proviennent toutes du pays.

Nous y avons passé tout l'après-midi, nous étions fourbus mais c'était passionnant et magnifique ! Quand nous en sommes sortis à 18h, il faisait déjà presque noir, il était temps de reprendre le tram pour rentrer chez nous.

 

Le tram

Le vieux tram fait le tour de la vieille ville et va jusqu'au musée (on le voit en rouge sur le plan ci-dessus), il est bien pratique. Le tarif est le même, quel que soit le trajet. Il est constitué de 2 wagons, il est vieillot et pittoresque. En l'utilisant pour aller visiter le musée, nous avons longé le bord de mer et nous avons trouvé ça très beau. Le lendemain, nous l'avons réutilisé pour aller jusqu'au terminus, et nous sommes revenus tranquillement à pied en longeant la côte jusqu'au port : très jolie promenade.

 

Promenade en bateau

Lors de notre visite au port, nous avons fait une petite balade en bateau de 2 heures jusqu'aux chutes Düden. Après avoir quitté le port, on repasse devant la tour Hidirlik qu'on connaît bien maintenant (01-02), puis on longe la côte toute bétonnée : immeubles construits en quantité dans ou sur la falaise, tout pourris, pontons en béton, ferraille toute rouillée (03 à 07). De la terre, on ne s'en rend pas compte, il faut construire vite et en quantité, l'environnement, c'est pas leur fort... On passe devant quelques cascades et grottes (08 à 09) et on arrive, émerveillés, aux cascades Düden, 40 mètres de haut (11 à 16). Ca valait le coup, quand même ! Puis retour au port (17 à 20).

 

Pergé-Aspendos-Side

Pergé (prononcer "Pergué") est une cité antique, autrefois capitale de la Pamphylie, située à 17 km à l’est d’Antalya. Elle fut fondée vers 1000 av. JC, 20 km à l'intérieur des terres pour éviter les incursions de pirates. Alexandre le Grand reçoit la soumission de Pergé en 334 av JC, les murailles de la ville témoignent de cette civilisation hellénique. Pergé intégra l'empire romain en 133 av JC. Aux 2ème et 3ème siècles, elle devint la plus belle ville d'Anatolie, mais au fil des siècles, le fleuve sur les rives duquel s'était bâtie Pergé se remplit d'alluvions et, confrontée aux incursions arabes du 7ème siècle, elle fut progressivement abandonnée.
Une vue aérienne prise sur internet (02) donne une bonne idée de la vue générale, car quand on est à ras de terre, on ne se rend pas compte de grand-chose. De plus, toutes les statues ont été emmenées au musée archéologique d'Antalya, sur place il ne reste plus rien ! Il faut donc tout imaginer : les murs et les colonnes debout, le marbre sur les murs, les riches mosaïques par terre... Heureusement, notre guide Ismeth expliquait très bien, mais en anglais. A l'époque, ça devait être très beau !
On passe devant le théâtre antique gréco-romain (capacité : 15 000 personnes), on ne peut plus le visiter depuis 2011 car il risque de s'écrouler. Le stade (04-06), construit sur des boutiques à arcades, pouvait accueillir 12 000 personnes. Il a une forme de fer à cheval et il fait 334 m × 34 m.
En vrac, la fontaine à l'entrée (07) dédiée à l'empereur Septime Sévère. Les thermes romains (09-13). Le propylée (vestibule : 14-16) et ses portes hellénistiques. L'assemblage des colonnes (15). L'Agora (place du marché : 17-18), avec ses boutiques (échope du boucher : 19). Divers détails de colonnes (20-23). L'Allée des Colonnes (24-25), avec au milieu l'aqueduc pour amener l'eau et rafraichir la cité.

Aspendos est une ancienne cité gréco-romaine située à environ 45 km à l'est d'Antalya. Elle est célèbre pour son théâtre romain, le mieux conservé de toute l'Asie Mineure. Construit par Zénon, sous le règne de Marc-Aurèle, vers 161-180 après JC, il pouvait contenir 15 000 spectateurs (26-33). On pouvait se faire prendre en photo, moyennant finance, avec des figurants (34-36). Non loin de là, l'aqueduc romain assurait l'approvisionnement en eau de la ville (37-40). C'est là que j'ai acheté 2 branches de coton car je n'en avais jamais vu en vrai. L'agriculture est la première ressource de la région : coton, blé, maïs.

Le midi, nous avons pris le repas en commun avec les autres touristes au bord de l'eau (41-44) : buffet d'entrées, puis au choix brochette de mouton, poulet ou poisson. Toujours accompagné d'un raki pour moi.

Sidé est un port situé à 65 km d'Antalya, fondé vers le 7ème siècle av. JC par des Grecs. Il est célèbre pour ses ruines hellénistique et romaine : temple d'Apollon, amphithéâtre romain (45-52).

Puis nous sommes revenus en passant par les chutes de Kursunlu (53-58) : à moins d'une demi-heure au nord d'Antalya, elles se trouvent dans un joli parc boisé. Ses eaux turquoise sont colorées par le type de glaise qui forme une partie du sol de la région. Hélas, c'était la fin de l'après-midi, la lumière était peu favorable.

 

Jeep safari

Un petit safari en jeep, ça vous dit ? C'est parti ! Nous étions un groupe de 8 (avec 4 jeunes pas très intéressants, et un petit couple irakien très amoureux). Nous sommes partis en minicar rejoindre le lieu de départ (01) vers Aksu, dans les montagnes du Taurus. Nous étions installés 4 à 4 face à face, derrière le guide et le chauffeur. La jeep était, ma foi, très confortable, le siège et le dossier très bien rembourrés (02-07). Nous nous sommes arrêtés dans une vieille maison isolée (08-18) : la grand-mère nous a offert le thé, puis nous a fait visiter sa maison : là-dedans, ils vivent à 7 dans 3 pièces (cuisine, salle de séjour, chambre) ! Ils vivent de l'élevage : poules, moutons.

Le midi, nous sommes arrivés à un vivier où ils élèvent les truites (19-23) : nous avons assisté à la "récolte" des truites dans des épuisettes (20) pour les emporter à la ville dans une citerne d'eau fraiche. Le restaurant était on ne peut plus simple (24-29), nous avons mangé comme eux, très frugal : une salade composée en entrée (concombre, tomate, salade), et comme plat une brochette de poulet avec une pomme de terre au four coupée en deux. Un thé et c'est tout.

Puis nous sommes remontés dans la jeep (30-36), nous avons traversé à gué une petite rivière où nous nous sommes arrêtés pour prendre quelques photos (37-48).

C'était sympa, mais on se demandait pourquoi ils appellent ça un safari... C'était juste une ballade agréable en montagne, à l'air, sur des petites routes, mais une voiture aurait pu en faire autant. Puis le chauffeur s'est aventuré entre les pins et a fait un petit "gymkhana" dans les creux et les bosses : waouh, là au moins c'était un peu plus sportif, on a bien rigolé. Puis il est descendu dans le lit de la rivière (49-50), et il a fini à toute blinde dans les éclaboussures (51-55), on était trempés ! Un dernier petit tour sur les rives, une nouvelle descente (56-59), et on s'est arrêtés boire un coup au bord de l'eau. Finalement, c'était pas très écologique mais bien sympa tout ça !

 

Termessos-Karain

Termessos est une des villes les plus anciennes de Psidie. Elle fut construite dans le Sud de la région à plus de 1000m d'altitude, à près de 35 km au Nord-ouest d'Antalya (voir carte tout en haut). Les premières traces de présence humaine dans la région datent d'environ 12.000 av JC. La ville est prospère sous la période romaine. Son déclin intervient à partir du 5ème siècle après JC quand un tremblement de terre ravage la cité, elle est alors abandonnée. Du fait de son accès particulièrement difficile, le site ne sera jamais réoccupé par la suite, laissant la nature envahir les ruines. On y accède par une route payante, on laisse la voiture au parking (23), puis il faut continuer à pied par un sentier de montagne (02-03), il est conseillé d'avoir de bonnes chaussures. Nous avions loué un taxi à 4, avec 2 Canadiens très sympas (22). Mais ils parlaient anglais (ils étaient de Toronto) et on avait bien du mal à se comprendre...
Le chauffeur nous a laissé 2 heures pour escalader et visiter. Pas de guide, juste un plan (01). D'habitude, le site est complètement vide, à cause de sa difficulté d'accès, mais nous avons eu la "chance" de faire la montée avec une classe d'étudiants très bruyants (15-17), qui nous ont gâché le calme de la visite. Aujourd'hui sont encore visibles les vestiges du Gymnasium (04-06), de portes (07), des murs (08), de l'agora (09 : Place du Marché), les temples, le théâtre antique (13-17). On a quand même eu droit à une belle vue sur la vallée (11), et de belles fleurs inconnues (12). Après la descente (18), on retrouve en bas la Porte Hadrien (19) et des nécropoles (20-22). Pour moi, c'était un peu pareil que Pergé, mais sans guide et il fallait chercher tout seul les ruines éparpillées dans la montagne.

Ensuite nos amis canadiens avaient envie d'aller voir aussi les grottes de Karain. Nous on était d'accord, mais l'escalade était encore plus rude, et sous un soleil abrutissant. Devant une marche vraiment trop grande pour moi, j'ai dû renoncer à la montée, et je suis redescendue toute seule en pleurant de honte et de rage. J'étais arrivée en bas depuis 5 minutes qu'ils avaient eu le temps de faire la montée, la visite et la descente. Mimi a fait quelques photos (24-30), il m'a dit que je n'avais pas loupé grand-chose. Ils font des fouilles, mais encore une fois, toutes les découvertes sont archivées au musée d'Antalya !

Au retour, nous avons pu photographier quelques cultures locales : des oliviers (31), des grenades par camions entiers (32-33). Le chauffeur nous a arrêtés pour profiter d'un superbe panorama sur Antalya (34-36) au pied de la statue d'Atatürk (37-38). La ville est pleine de chats, il y en a partout, jusqu'ici (39-40) et jusque dans l'hôtel !

 

Kekova-Demre-Myra

Nous avons réservé une journée d'excursion pour l'Ile de Kekova (en bas sur la carte) : départ pour 3 heures de route en minibus (01) avec un groupe d'une douzaine de personnes. Petite pause technique à Likya Han, pour faires des courses et profiter du panorama sur les serres autour de Finike (02-04). Arrivés au port de Kekova, on prend le bateau (05-08) et on passe d'abord devant la forteresse de Simena. L'antique Simena, appelée aujourd'hui "Kale" ou anciennement Kaleköy, est un village et un site archéologique de l'antiquité en Lycie. La forteresse (09-12) surplombe le village bâti sur les ruines de l'antique Simena engloutie après un séisme au IIe siècle après JC. Les sarcophages de sa nécropole se mêlent aux maisons et surgissent même des eaux (13-15).

On quitte Simena (16) pour rejoindre l'Ile de Kekova : quelques photos prises sur le bateau (17-25). Les coques de verre (19) permettent d'observer le fond de l'eau (mais elles étaient rayées, on n'a pas vu grand choso)... Il y avait avec nous un jeune petit couple sympa (25) qu'on retrouvera plus tard.
On longe l’ile de Kekova (26-33). Elle couvre une superficie de 4,5 km2 et n'est pas habitée. Puis on arrive à la cité
engloutie (34-38) construite par les Lyciens au VIII ème sicle avant JC. Suite à un tremblement de terre, le sol s’abaissa de 4 ou 5 mètres et la mer recouvrit une grosse partie des habitations. Les ruines immergées se trouvent actuellement à 1 ou 2 mètres de profondeur mais les coques en verre ne nous ont permis de rien voir...
La région de Kekova a été déclarée zone protégée en 1990 par le ministère de l'Environnement turc. Pour éviter le pillage du site archéologique, toute plongée sous-marine y est formellement interdite, sans doute car il est difficile de ne pas céder à la tentation de ramener un "bout d'histoire" chez soi.
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Une petite pause dans une crique (39-47), les prévoyants avaient pris leur maillot de bain ! Des paysans sont venus nous approcher pour faire quelques affaires (48). Puis des canöes arrivent aussi (49-52) : pas mal de visiter le site de cette façon ! Et il est temps de retourner à Kekova (53-56) pour gagner Myra.

L'église Saint-Nicolas de Myre (57-82) est une ancienne église byzantine grecque située dans l'actuelle ville de Demre (autrefois Myra). Construite au VIe siècle, elle abriterait le tombeau de Saint Nicolas (69-70), évêque grec de Myre au IVe siècle et importante figure religieuse pour les chrétiens orthodoxes et catholiques, on lui attribue de nombreux miracles. L'église est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de Turquie. Le gouvernement turc tient à afficher sa position laïque en entretenant parfaitement un monument chrétien, par ailleurs très visité, en particulier par les Russes. On y trouve de nombreuses fresques (61-66, 71-73) et opus sectiles (mot savant pour dire "mosaïques en carrelage" : 74-77).
Saint Nicolas est aussi le patron des enfants, il avait la réputation d'offrir des cadeaux en secret : c’est lui qui aurait inspiré le thème du Père Noel, d’où une statue un peu particulière à l’entrée (81-82).

Le site antique de Myre (Mira en turc) se situe à 1,5 km de Demre, c'est une ville antique de Lycie (94-96), au Sud-Ouest de l'Anatolie. Abandonnée avant de disparaître complètement, elle ne fut redécouverte qu’au XIXe siècle. Myra est surtout connue pour sa nécropole (83-93) constituée de tombeaux rupestres percés dans la falaise, que l'on date du Ve siècle av. J.-C. Les tombeaux sont décorés d'une représentation soit du mort, soit de ses parents ou encore de ses amis.
A part sa nécropole ne subsiste de son ancienne gloire que le théâtre (97-113). Celui-ci fut détruit en 141 par un tremblement de terre et rebâti ensuite. Photo 108, on retrouve notre petit couple sympa. Et à proximité, des serres, des serres, encore des serres (114). Sur le chemin du retour, des oranges, encore des oranges (115-116)...

 

En avion

Des photos prises au retour à l'aéroport d'Antalya (01-03), au décollage et en vol (04-07), le survol de la Belgique 08-11), puis l'atterrissage (12-15)...

Ce furent de très belles vacances, donc on garde un formidable souvenir : beau temps, belles balades à pied, en tram, en voiture, en jeep, en bateau, accueil chaleureux des Turcs. Hélas un peu tard dans la saison, il faisait noir assez tôt. Et comme je ne savais pas où le mettre, nous garderons aussi un souvenir bien amusé du ramassage des poubelles au son des Quatre Saisons de Vivaldi !