Chantilly 2014

5 jours à Chantilly, du 21 au 25 avril : Chantilly, qualifiée de ville princière et de capitale du cheval.

Ville Princière... Chantilly est très liée à la famille de Montmorency du 15e au 17e siècle, puis à la famille de Condé du 17e au 19e siècle. Depuis le Grand Connétable Anne de Montmorency, au 16e siècle, le sol de Chantilly fut foulé par les plus grands : rois, princes, ducs, duchesses ou poètes.

Capitale du Cheval... Grâce à son sol très sablonneux, adapté aux jambes fragiles des chevaux pur-sang, Chantilly devient le plus grand centre d'entraînement du monde. Les Grandes Ecuries datent de 1719. Sur son hippodrome (1833) se déroulent le prix du Jockey Club et le prix de Diane. On voit des statues ou des photos de chevaux partout.

Le domaine de Chantilly est un site exceptionnel : le Château avec les collections du Musée Condé, les Grandes Ecuries avec le Musée Vivant du Cheval, le Pavillon de Manse, le Potager des Princes... La ville est célèbre aussi pour sa porcelaine, la dentelle de Chantilly, et la fameuse crème Chantilly aurait été inventée à Chantilly. Les habitants s'appellent les Cantiliens.

Notre hôtel

Le Dolce Chantilly, avec ses 200 chambres, est entièrement décoré selon le thème équestre : statues, photos de chevaux partout, même dans la chambre ! Il possède 3 restaurants, un bar, 2 piscines (extérieure et intérieure), une salle de fitness, un sauna et hammam, et un parcours de golf 18 trous. Notre chambre, au premier étage derrière, donnait directement sur le golf, Mimi a pu en profiter pendant une matinée : il a commencé sous la pluie mais a fini avec un beau soleil. Cliquer sur les photos pour agrandir.

L'abbaye de Royaumont

L'abbaye de Royaumont est la plus grande abbaye cistercienne d'Ile-de-France. Saint Louis fonda l'abbaye en 1228 et y fit de nombreux séjours : Royaumont connut alors son plus grand rayonnement. Des moines y vécurent jusqu'à la Révolution, mais très vite la communauté se réduisit de 120 à une dizaine de religieux, tandis que les bâtiments tombaient à l’abandon. L'église de Royaumont fut détruite en 1792. En 1791, l’abbaye fut convertie en une filature de coton, équipée des machines les plus modernes. Au 19e siècle, les religieuses de la Sainte-Famille de Bordeaux entreprirent de vastes travaux pour reconstituer l'architecture gothique initiale. L'abbaye passa aux mains de la famille Goüin au début du 20e siècle. En 1964, Henry et Isabel Goüin, créent la Fondation Royaumont, première fondation privée française à vocation culturelle.

• 01-04 : l'abbaye et ses jardins
• 05 : le Potager Jardin ouvrira en juin 2014.
• 06-07 : le cloître et son jardin.
• 08-09 : les cuisines à l'architecture massive. On suppose que la cheminée se trouvait entre les 4 colonnes.
• 10-13 : le réfectoire des moines, à 2 nefs, avec un orgue roman reconstitué (14-16), et le mausolée en marbre de Henri de Lorraine (17-18). Depuis la chaire sur le mur ouest (12), un moine lisait des textes saints aux autres moines durant les repas.
• 19-21 : le jardin des 9 carrés rehaussés de plessis de châtaignier, avec sa table des savoirs (22-24) : une collection de pots sélectionnés et étiquetés posés sur un tronc d'amarante long de 17 mètres, importé de Guyane.
• 25 : le bar terrasse
• 26 : le mur sud de l'abbatiale
• 27-31 : sur la vue aérienne prise sur internet (27), on voit, dans ce grand espace vide entouré en rouge, l'emplacement de l'église détruite en 1792 (28-29). Avec une nef d'une longueur de 106 m et d'une hauteur d'environ 28 m, elle avait à peu près les dimensions de la cathédrale de Soissons. Seule la tourelle du transept nord (30-31) est restée debout, elle témoigne du dessin architectural de l'ensemble et permet aussi de reconstituer l'élévation intérieure du transept avec ses ouvertures.

Le Musée du Patrimoine et de la Dentelle

La Dentelle de Chantilly est une dentelle aux fuseaux confectionnée avec de la soie noire sur un métier à dentelle. La blonde blanche, puis la blonde noire ont précédé la dentelle de Chantilly. Leur composition décorative est d'inspiration florale. Les motifs sont conçus par des artistes locaux comme Pierre Landry. La blonde était très en vogue sous le règne de Louis-Philippe, puis la dentelle de Chantilly sous le règne de Napoléon III. De nombreuses pièces d'habillement ou des accessoires furent créés en dentelle de Chantilly : châles, voilettes, éventails, ombrelles, cols, cravates, et de nombreux volants de toutes largeurs qui servaient à confectionner jupes et corsages. Tous les mercredi après-midi, on peut voir une démonstration du travail de la dentelle aux fuseaux. Ca tombe bien, on y est allés un mercredi !

• 01-02 : 2 salles
• 03 : rouet servant au filage de la soie
• 04 : dentelle blonde de Chantilly
• 05-19 : robes, jupes, châles, ombrelles, éventails en dentelle noire
• 20-21 : les cartes nécessaires pour créer un châle. Les pièces en dentelle sont composées de bandes (laizes) d'une dizaine de cm de largeur, qu'on assemble ensuite par un point invisible qu'on appelle le point de raccroc. La dentelle de Chantilly était très coûteuse car elle demandait de nombreuses heures de travail : pour la réalisation d'un grand châle, on estimait la durée à un an pour 10 ouvrières.
• 22-30 : un châle avec ses modèles floraux et les détails entourés sur la dentelle (23-24 : hortensia - 25-26 : rose - 27-28 : campanule - 29-30 : glycine)
• 31-32 : carreaux de dentellière (tambours)
• 33 : détail de dentelle, avec épingles pour fixer les noeuds
• 34-36 : démonstration par une dentellière

Le Pavillon de Manse

Au bord de La Nonette, le Pavillon de Manse ou Moulin des Princes a été construit à la fin du 17ème siècle pour abriter une machine hydraulique contemporaine de celle de Marly. Son rôle était d’élever l’eau d’un puits vers un réservoir pour la distribuer aux cascades et jets d’eaux qui ornaient le jardin du Grand Condé dessiné par Le Nôtre. En 1876, le duc d’Aumale renouvela la machinerie hydraulique et installa une blanchisserie parmi les plus modernes de l’époque. L’ensemble des machines est alors entraîné par une turbine Fontaine qui fonctionne à nouveau depuis juin 2000. La visite du Pavillon de Manse permet d’observer l’évolution des techniques hydrauliques du 17ème au 20ème siècle, avec le passage de la mécanique tout en bois à la mécanique tout en métal.

• 01-02 : Documentation sur le Pavillon et Jacques de Manse.
• 03-09 : la salle d'étendage, avec la calandreuse, machine à lustrer les étoffes (06-07).
• 10-18 : la salle des machines en bois du Prince de Condé, cousin de Louis XIV (1676). La roue (11) munie de 36 aubes fait 7,80 m de diamètre et 1 m de large. Le modèle réduit de la machine des Grandes Eaux (16-18) est au 1/10e.
• 19-33 : la machinerie hydraulique est renouvelée par le duc d'Aumale, fils de Louis Philippe, en 1876, pour alimenter en eau potable le Château et une partie de Chantilly. Le turboréacteur (33) est un prêt du Musée de l'Air du Bourget : sa présence montre la filiation entre la turbine à eau "Fontaine" inventée en 1840 et la turbine qui équipe ce turboréacteur Marboré conçu en 1950 pour les Fouga Magister.
• 34-40 : circuit de l'eau, avec différentes manivelles et crémaillères. Sur le Promontoire, une petite terrasse surplombe l'extrémité du Grand Canal, qui commande l'accès à 2 vannes : la plus grande régularise le cours de la Nonette, l'autre réglait à l'origine le passage de l'eau sous le Pavillon, dans le coursier de la grande roue à aubes.
• 41-55 : la blanchisserie du Château. En 1880, le duc d’Aumale a transformé l’aile ouest du bâtiment en une blanchisserie des plus modernes, surtout grâce à la nouvelle turbine Fontaine facilitant la motorisation des opérations de lavage et d'essorage. A sa mort en 1897, elle fut mise en gérance et confiée à une famille des environs jusqu’en 1970. La laverie est organisée autour d’un bassin central avec une laveuse et une essoreuse mues par un système de poulies et courroies branchées sur l’arbre moteur de la turbine. Ces machines ont été restaurées en 2002.

Le Potager des Princes

Le Potager des Princes est une symphonie de jardins : on y trouve un jardin japonais, un labyrinthe de bambous, un jardin exotique, un potager fleuri, des vergers, des jeux d'eau, des treillages (à la mode au 17e siècle grâce à Le Nôtre). C'est aussi un parc animalier avec des faisans, paons, dindons, pintades, perruches, cygnes, canards, oies, moutons, chèvres naines, poneys, lapins, poules naines... Un régal pour les enfants !

Senlis

Senlis se situe sur la Nonette, entre les forêts de Chantilly, d'Ermenonville et d'Halatte. Située aux portes de Paris, elle a traversé des siècles d’histoire : cette ville médiévale a accueilli en son sein les plus grands personnages de l’Histoire de France, de Hugues Capet et Saint Louis, au Maréchal Foch, en passant par Séraphine de Senlis. La vieille ville est constituée d'un ensemble de maisons et ruelles anciennes pavées (ouille ouille ouille, mes pieds !) à caniveau central, jalonnées de bornes chasse-roues. Le tout entouré de remparts gallo-romains et médiévaux, autour d'une cathédrale gothique.

Le Château de Chantilly

Les princes de Condé ont constitué progressivement toute une collection de tableaux de maîtres mais également de portraits de membres de leur famille. C'est à partir de 1643 et de Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé (1621-1686), que le château de Chantilly sert de lieu d'exposition de tableaux. Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897), fils du roi Louis-Philippe Ier, lègue en 1897 le château, avec l'ensemble de ses collections, à l'Institut de France. Il comprend des salles aménagées en musée mais aussi les anciens grands appartements et petits appartements aménagés aux 18e et 19e siècles par les princes de Condé et par le duc d'Aumale lui-même. Sa collection de peintures compte sans doute parmi les plus importantes en France, c'est le deuxième musée de peintures anciennes en France après le Louvre. L'ensemble de ces collections n'est visible qu'à Chantilly car le legs du duc d'Aumale interdit tout prêt des collections et aucune modification des salles d'exposition n'est par ailleurs autorisé.

Le Parc de Chantilly

Le jardin du château a été dessiné à la fin du 18e siècle par André Le Nôtre pour le Grand Condé. Sa particularité : il est le seul jardin à la Française dont l'axe ne passe pas par le château, mais par une statue, celle du Grand Connétable Anne de Montmorency (20). Dans ce jardin, l'eau est au coeur de l'architecture. Le Grand Canal de Chantilly dépasse en effet de beaucoup celui de Versailles, il fait 2500 m de long. L'explication de cette suprématie repose sur le fait que ce Grand Canal n'est en fait rien d'autre que la domestication de la Nonette, un modeste affluent de l'Oise.
Le parc est très grand, environ 2 km de long (télécharger le plan détaillé) : parterres à la Française de Le Nôtre agrémentés de nombreuses statues, jardin anglais, jardin anglo-chinois, Hameau, Grand Canal... Nous avons donc loué une petite voiturette de golf (34-36) pendant une heure, ça nous a permis d'explorer le jardin en entier en ménageant mes pauvres petits pieds et mon dos. Chouette, nous avons apprécié !

Les Grandes Ecuries

Les Grandes Ecuries ont été construites par l'architecte Jean Aubert, architecte du roi, à la demande de Louis IV Henri de Bourbon-Condé, septième prince de Condé. Passionné de cheval et d'équitation, il décida de faire construire de grandes écuries en face de son domaine. Selon la légende, elles sont aussi magnifiquement décorées car l'illustre duc était persuadé de s'y réincarner sous la forme d'un noble destrier... Les travaux, commencés en 1719, ne seront achevés qu'en 1735. Le bâtiment mesure 186 mètres de longueur, sa coupole centrale atteint une hauteur de 28 mètres... Le prince de Condé en était si fier qu'il n'hésitait pas à y recevoir à dîner Louis XV, le futur tsar Paul Ier ou Frédéric II de Prusse. Les écuries pouvaient abriter 240 chevaux et 150 chiens, utilisés pour les chasses quotidiennes dans la forêt de Chantilly.
En 1982, le Musée Vivant du Cheval y a été installé par Yves Bienaimé. Abrité dans les Grandes Ecuries, il présente plus de 200 objets et œuvres d’art liés au cheval et à son histoire (16-30). Nous avons particulièrement apprécié le spectacle de poneys sous la coupole (02-04), mais nous l'avons pris en cours de route...
33-35 : j'ai placé ici des photos du restaurant Goutillon à Chantilly, car je n'ai pas trouvé où les placer ailleurs...

Auvers-sur-Oise

Auvers-sur-Oise doit sa renommée internationale aux peintres impressionnistes Charles-François Daubigny, Paul Cézanne, Jean-Baptiste Corot, Camille Pissarro et Vincent van Gogh qui sont venus puiser ici leur inspiration. On y retrouve la plupart des sites qu'ils ont immortalisés. Vincent Van Gogh y a peint 70 de ses toiles dont beaucoup eurent le village ou sa campagne comme toile de fond. 22 plaques-tableaux ont été installées à travers la commune par l'association La mémoire des lieux : elles permettent de comparer les toiles avec les sites tels qu'ils se présentent aujourd'hui.
Le cimetière est célèbre pour les tombes de Vincent van Gogh et de son frère Théo (01-02), et autres personnages plus ou moins connus (03 : Guillaume Corneille, 1922-2010, fervent admirateur de Van Gogh, qui voulut être enterré à côté de lui dans le cimetière).
Nous nous sommes donc balladés dans le village, puis au cimetière, pour terminer au Château d’Auvers-sur-Oise (04-08). Pas de photos à l'intérieur puisqu'il s'agit d'un parcours multimédia : Un Voyage au temps des Impressionnistes interactif, sur les traces des grands maîtres ayant marqué l’histoire du village d’Auvers-sur-Oise. On "plonge" dans l’ambiance du Paris haussmannien et des cabarets parisiens, on découvre les délices mais aussi les méfaits de l’absinthe, la mode du Bonheur des Dames, le train et la célèbre gare Saint-Lazare, les voyages au bord de la mer, les peintres et leurs ateliers flottants… Des vidéos, des écrans dynamiques avec décomposition d’images, gros plans, fournissent des explications sur les techniques picturales : l’influence du Japonisme, le rôle de la photographie, le traitement de la couleur, les outils du peintre… Nous avons mangé sur place à l'Impressionist'Café : très sympa.
Nous avons fini la visite à l'Orangerie, où se tenait une exposition temporaire. Dans le cadre de la saison culturelle Sur les pas de Van Gogh, hier, aujourd'hui et demain, le château d'Auvers accueille Arnaud Rabier alias NOWART, artiste emblématique du Street-Art fasciné par Vincent Van Gogh. A travers une quarantaine d'œuvres (09-28) réalisées, en grande partie, pour le château d'Auvers, l'artiste dialogue avec les œuvres de Vincent Van Gogh et quelques grands maîtres de l'impressionnisme. Eh bien, nous avons trouvé ça très bien ! Et nous avons même fait plus de photos que dans le village tout entier !