5 jours à Beaune, du 15 au 19 août : pour couper un peu les vacances. On voulait partir dans le Nord en juin, il pleuvait, on a repoussé, repoussé, puis finalement on a annulé. On avait quand même envie de partir un peu.
Tant qu'à faire, maintenant qu'on est vieux, on
a besoin de notre petit confort : on était à l'Hostellerie Le Cèdre,
sur le Boulevard circulaire, à 10 minutes à pied du centre ville.
Très belle entrée accueillante (01-02), petit déjeuner sur la terrasse (03-07).
Restaurant en plein air également (08-11) tellement il faisait chaud... Deux
repas "gastronomiques" étaient inclus dans le séjour. J'avais vu quelques photos
sur Internet (12-13), les assiettes paraissaient peu remplies, alors on ne s'inquiétait
pas. Mais on ne savait pas que le menu était en 6 plats (16), on est resté à
table de 20 heures à 22h30 et même 23 heures ! On était crevés, on n'en pouvait
plus !
Premier menu (ça vous étonne qu'on en avait marre ?!...) :
Deuxième menu (bien meilleur que le premier) :
14-15 : très jolies photos du restaurant le soir,
prises sur Internet : il faisait déjà trop noir, les miennes n'ont rien rendu.
Le bar : 17-18. On n'y est pas allés, on préférait boire un jus d'oranges bien
frais dans la chambre ou une menthe glaciale achetée au Cassissium à
Nuits Saint Georges...
La chambre : 19-21.
En fait, le centre historique était tout à fait faisable à pied, même pour moi.
L'Hôtel-Dieu de Beaune, avec ses façades gothiques, ses toits vernissés tapissés de figures géométriques, fait partie du patrimoine des Hospices de Beaune, institution charitable créée en 1443 par Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne et son épouse Guigone de Salins. Le 1er janvier 1452, ce "palais pour les pôvres malades" accueille ses premiers patients : vieillards, infirmes, orphelins, malades, parturientes, indigents, fréquentent l'institution gratuitement du Moyen Age au XXe siècle. En 1459 Nicolas Rolin obtient la création de l'ordre des Soeurs Hospitalières de Beaune dont la règle associe vie monastique et soins aux pauvres et aux malades.
Le Dalineum est un musée entièrement consacré à l'oeuvre de Salvador DALI, il est installé à Beaune dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle depuis novembre 2011. Son créateur nous présente plus de 150 oeuvres : aquarelles, dessins, estampes originales, gouaches, peintures, sculptures, médailles et même du mobilier. Le tout accompagné par un interview du "Maître" par Jacques Chancel dans Radioscopie le 4 janvier 1971 (hilarant !).
Quelques extraits choisis :
Les photos :
Nous pensions profiter de la dernière journée
pour rentrer par Dijon et visiter une moutarderie. Eh bien, heureusement que
nous avons visité la Moutarderie Fallot pour apprendre qu'il n'y
avait plus de moutarderies à Dijon ! D'ailleurs, la dénomination "Moutarde
de Dijon" n'est pas une Appellation d'Origine Protégée,
elle désigne plutôt un certain procédé de fabrication, juste une recette : graines
de moutarde broyées + eau + sel + vinaigre.
Depuis la fin du 19ème siècle, la production de graines de moutarde en Bourgogne
ne suffisait plus à la fabrication, il a fallu en importer. La culture
a disparu dans les années 1950, elle fut remplacée par celle du colza et du
tournesol. La plupart des "moutardes de Dijon" qu’on trouve dans nos
supermarchés ne proviennent pas de la ville, ni même de Côte d’Or, elles peuvent
être fabriquées n'importe où en France et même à
l'étanger ! (Canada à 80 %, Etats Unis, Hongrie, Roumanie, Danemark).
Quelle déception...
Aujourd'hui, la production de la moutarde est industrialisée. Seule la moutarderie
Edmond Fallot perpétue la tradition familiale depuis 1840, à Beaune
: graines broyées à l’aide d’une meule de pierre, qui permet d'éviter l'échauffement
de la pâte de moutarde (quand on chauffe la moutarde, elle perd son piquant.
Ex : le lapin à la moutarde ne pique pas).
Depuis la moutarderie Fallot a créé en 2009 la "moutarde
de Bourgogne" qui bénéficie de l’Indication d’Origine Protégée (IOP)
: elle contient uniquement des graines issues des cultures de moutarde bourguignonnes
et du vinaigre de vin AOC de la région.
Deux visites sont proposées : le Parcours Découvertes et les Sensations Fortes.
Les photos :
Une journée à Nuits Saint Georges, avec la visite du Cassissium (00) le matin : on y découvre la fabrication de la crème Supercassis par la société Vedrenne, installée à Nuits Saint Georges depuis 1923. On commence par l'espace muséographique (sorte de musée pédagogique avec des photos, jeux, expériences, objets publicitaires) : "D'où vient le cassis ? Quelles sont ses terres natales ? A quoi ressemble-t-il ? Floraison, plantation, entretien, taille, récolte... tous les conseils pour bien le cultiver. La cuisine de grand-mère, les objets publicitaires des plus grands liquoristes, carafes, étiquettes... Le bourgeon de cassis et son utilisation par les plus grandes marques de parfums. Les médicaments utilisant les feuilles et les fruits du cassis. La panoplie des préparations culinaires à base de cassis : on le trouve dans les confitures, les yaourts, les bonbons, les boissons du monde entier !". (Pas pris de photos).
On continue avec un film publicitaire animé par le petit personnage Supercassis (01). La visite proprement dite commence par le jardin pour découvrir les différentes variétés de cassis utilisées, puis on passe à l'atelier : les alambics pour la distillation (02-04), les cuves en inox (05-07) où les fruits sont mis à macérer dans de l'alcool neutre, avec du sucre, à l'abri de la lumière et de l oxydation. De même, le soutirage et le pressurage (08) se font sans contact avec l'air ambiant. Le chai de vieillissement des Marcs et Fines de Bourgogne avec les tonneaux et un foudre gigantesque (09-10) : l'odeur d'alcool est très forte, on y sent bien la "part des anges".
La visite se termine par une dégustation (11-13). La société Védrenne élabore 3 types de produits : les liqueurs et crèmes de fruits, les sirops de fruits et les eaux de vie, marcs et fines de Bourgogne principalement. La crème de cassis est le 2ème apéritif consommé par les français après les anisés : les adultes ont pu goûter une crème de cassis pure, puis choisir un "communard" avec du vin rouge, un "kir" avec du vin blanc, un "Kir royal" avec du crémant, un "fond de culotte" avec de la Suze, un "marcassin" avec du Marc de Bourgogne, un "birlou", apéritif à la pomme et à la chataigne. Les enfants, quant à eux, pouvaient se servir à volonté parmi les 50 sirops à l'eau distribués dans des bouteilles à poussoir (11-12). Je n'en avais jamais vu autant, et les couleurs étaient très jolies ! Et bien sûr, on finit par la boutique (14)... En fait, j'ai acheté de l'anis de Flavigny et de l'absinthe...
Après un repas en ville sous une chaleur accablante (15-16), nous avons continué l'après-midi à l'Imaginarium (17). La visite se déroule en 3 étapes :
Vers 1110 les moines de l’abbaye de Cîteaux construisent au milieu des vignes, des bâtiments d’exploitations viticoles, bientôt entourés par un mur de 3 kilomètres. Construite en 1551, la partie Renaissance vient former la cour : le domaine cystercien devient alors le Château du Clos de Vougeot (sur la route Beaune-Dijon). Le château (01-02) est classé aux monuments historiques depuis 1949, il ne possède plus de vignes aujourd'hui mais il est ouvert à la visite pour son musée du vin, avec un plan très détaillé (03-05).
La Cour d'Honneur (06) sépare le cellier et la cuverie de l'aile Renaissance. Le puits creusé au XIIe siècle a 20 mètres de profondeur (07), il dispose d'un système de roues pour démultiplier la force. La cuisine Renaissance (08), avec sa grande cheminée de 6 mètres de long, permettait de cuire un boeuf entier.
Le cellier (09-10) construit en 1170 est l'ancien cellier des moines. La porte Nord permettait l'entrée des charrettes et le roulage des tonneaux jusque dans les nefs latérales.
Le dortoir (11) accueillait les frères convers venus travailler dans les vignes depuis l'Abbaye de Citeaux. La charpente en chêne (12) date de 1698 (50 000 tuiles, 20 000 clous de cuivre, 10 km de lattes de chêne).
Nous avons pu y voir 3 oeuvres de Paul Day qui nous ont impressionnés. Paul Day (13-14) est un artiste anglais né en 1967, il s'installe en Côte d'Or en 1992. Ses sculptures en bronze sont des trompe-l'oeil très réalistes qui jouent avec la perspective et la lumière : la Nef (15), la Cathédrale Saint-Paul (16-17), Femme Assise (18).
C'est dans le dortoir, aménagé en salle de cinéma que nous avons pu visionner un film sur la Confrérie des Chevaliers du Tastevin (prononcer "Tâtevin"), commenté par Pierre Arditi. En gros, au début des années trente, la Bourgogne traverse une grave crise économique. La Confrérie des Chevaliers du Tastevin (19-20) est alors créée en 1934 pour promouvoir les traditions de la Bourgogne, les vins de Bourgogne et la gastronomie bourguignonne. Bref, c'est un joli coup de pub ! Et ça marche. Mais pour en faire partie, il faut être chef d'État, ministre, ambassadeur, altesse royale, prix Nobel, écrivain, champion sportif, artiste... Ex : le Général de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan, Christian Clavier, Régis Laspalès, Pierre Arditi, Patrick de Carolis, Gilbert Montagné... Pour moi, c'est surtout une compagnie de gais lurons qui aiment bien ripailler (tant mieux pour eux). Ex : cette vidéo sur Youtube. La Confrérie est un club privé, elle compterait actuellement 12 000 membres à travers le monde. Leur devise est "Jamais en vain, toujours en vin" (10). Joli, n'est-ce pas ?
Un tastevin est un récipient en métal du XVIIe siècle, souvent en argent massif, qui permet en œnologie d'examiner un vin, de le mirer, de le sentir et de le goûter. Il est composé d'une coupelle et d’une anse où l’on glisse l’index, que l’on maintient avec le pouce (21). Les creux et bosses dans le tastevin multiplient les reflets de la lumière ambiante, ce qui permet d'analyser la robe du vin dégusté.
Le Porteur de Benaton (22), sculpture de Henri Bouchard, montre un vendangeur portant sur l'épaule un benaton, panier en osier pouvant contenir 40 kg de raisins. Dans la Cuverie, les raisins étaient égrappés puis écrasés, le jus obtenu fermentait en cuve pendant une quinzaine de jours. La cour assurait une bonne ventilation et permettait l'évacuation des gaz nocifs. Les 4 pressoirs à levier (23-25) sont uniques au monde, ils sont énoooooormes ! Le plus ancien date de 1477. Quatre hommes manoeuvraient la vis, abaissant ou relevant le bras, pressant ainsi 4 tonnes de raisin. Le jus s'écoulait pendant la nuit dans une petite cuve en chêne. Jolie visite.
L'après-midi nous sommes allés visiter la Fromagerie Gaugry (01). La Fromagerie Gaugry est ouverte depuis 1946, elle est spécialisée dans la production de fromages à pâte molle et croûte lavée. C'est une fromagerie artisanale : on peut assister aux différentes étapes le long d'un couloir vitré qui suit toute la fabrication. Il y a aussi des bancs pour s'asseoir et regarder tranquillement sur écran les vidéos qui expliquent le processus. Pour nous, ça tombait rudement bien car le travail se passant surtout le matin, l'après-midi nous avons juste vu le lavage des installations...
La visite est suivie d’une dégustation de 5 fromages Gaugry (06-08) présentés du plus doux au plus fort, accompagnés d’un verre de vin de Bourgogne et de pain : c'était la fin d'après-midi, ça nous a fait notre diner (un peu plus léger que les deux diners à l'hôtel !)... Ensuite on peut passer à la boutique (09-10).
L'office de tourisme a choisi la Chouette en 2001
comme symbole du Parcours de la Chouette (00), circuit touristique piéton
qui fait le tour du centre historique. Nous sommes donc passés à l'Office du
Tourisme retirer notre livret. Dès la sortie, nous avons suivi les chouettes
(01), petites triangles dorés tous les 3 mètres nous indiquant
le trajet à suivre, impossible de se perdre ! Aux endroits dignes d'intérêt,
une plaque plus grande numérotée (02) nous renvoie aux explications
dans le livret. L'idée vient sans doute de la statue (03) qui se trouve
dans la rue de la Chouette, voie piétonne qui longe le côté nord de l'Eglise
Notre-Dame : les Dijonnais l'appellent la chouette. Sa signification est
inconnue. Pour certains, elle pourrait être une signature laissée là par un
tailleur de pierre ? La chouette est très usée à cause d'une pratique superstitieuse
: Dijonnais et touristes ont coutume de la caresser, de la main gauche, en espérant
que le voeu qu'ils formulent soit exaucé. Il n'en subsiste donc aujourd'hui
que la forme générale, la plupart des détails de la sculpture ayant depuis longtemps
disparu.
Le 5 janvier 2001, un vandale a porté à la chouette plusieurs coups de marteau.
Cette dégradation suscita l'émotion des Dijonnais. Plutôt que de laisser la
chouette en l'état ou de remplacer le bloc de pierre sur lequel elle était sculptée,
il fut décidé d'en réparer les cassures. Depuis cet incident, un système de
vidéosurveillance a été mis en place afin de prévenir toute récidive. La chouette
restaurée a été inaugurée officiellement le 12 mai 2001. Ces péripéties n'ont
fait qu'accroître la popularité de cette sculpture à Dijon. D'ailleurs j'ai
eu bien du mal à la photographier, il y avait tout le temps quelqu'un
qui avait la main posée dessus !
04-09 : l'Eglise Notre-Dame est un chef-d'œuvre
d'architecture gothique du XIIIe siècle, inscrit depuis le 4 juillet 2015 au
patrimoine mondial de l'UNESCO. Les cinquante et une "gargouilles" de la façade
occidentale (05) sont seulement décoratives, car elles n'évacuent pas l'eau
de pluie. L'église comporte de vraies gargouilles sur les murs gouttereaux et
l'abside. Les gargouilles originelles sont restées peu de temps en place : elles
ont été déposées dès 1240 environ, à la suite d'un accident mortel (un usurier
trouva la mort sur le parvis de l'église alors qu'il allait se marier). Les
fausses gargouilles qui ornent actuellement la façade, et qui représentent des
êtres humains, des animaux et des monstres, ont été réalisées de 1880 à 1882,
lors de la restauration de l'église.
Le Jacquemart (07-08) est une horloge située sur un campanile qui s'élève sur
l'amorce de la tour sud de la façade occidentale de Notre-Dame. Elle comporte
quatre automates métalliques dont deux, nommés Jacquemart et Jacqueline, sonnent
les heures avec un marteau sur une grosse cloche, les deux autres automates,
leurs "enfants" Jacquelinet et Jacquelinette, frappant de quart d'heure en quart
d'heure, chacun sur une petite cloche.
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